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Il vous escrit ainsi souvent
Pour avoir tousjours de l’argent ;
Si vostre cause n’est instruitte,
Il faut envoyer des quibus,
Afin d’en faire la poursuite :
Autrement on n’y songe plus.

La maladie continuë
Quand le procez se distribuë,
Et les habiles procureurs
Mettent l’argent sous leurs serrures,
Que les miserables plaideurs
Envoyent pour leurs escritures.

Or vous n’avez le plus souvent
Ny escritures ny argent,
Car l’avarice est bien si grande,
Qu’au lieu de payer l’advocat,
Monsieur le procureur vous mande
Que le procez est en estat.

Et cependant, tout au contraire,
Car il arrive d’ordinaire
Qu’on n’a pas conclu au procez ;
Vous quittez lors vostre mesnage,
Mais il vous fasche par après
D’avoir fait si tost le voyage.

Car, arrivant au Parlement,
Il faut encores de l’argent
Pour retirer vos escritures ;
Et ainsi vostre procureur
Se paye de ses impostures,
Et l’advocat de son labeur.

Un advocat jamais ne volle,
Ne prenant que vingt sols du roole,