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seroit impossible de recognoistre les originaux d’avec les copies ; et, pour les cachets, que, en ayant un de cire pour patron, il en pouvoit aussi bien et aussi promptement faire que les graveurs et maistres du mestier.

Pendant que le procez s’instruisoit, sur le commencement du mois de fevrier, Francesco Corsina, auquel Fava avoit escrit, arrivé à Paris, est adverti de la prison de Fava, le va voir, et communique avec luy des remèdes et moyens de son salut, luy promet toute sorte d’assistance. Fava, pour lors, ne le pria d’autre chose sinon qu’il pratiquast quelque accez et cognoissance en la maison de M. l’ambassadeur de Venise, par le moyen de laquelle il fust informé chasque jour de ce qui se passeroit en son affaire, et particulièrement des nouvelles que l’on auroit de Venise. Corsina fait en sorte qu’il sçait ce qui se faisoit et proposoit contre Fava, et journellement luy en donne advis.

Le lundy vingt-cinquiesme fevrier, le courrier de Venise estant arrivé, Corsina en advertit Fava, et luy dit que Antonio Bertoloni venoit ce mesme jour pour luy faire son procez, et devoit arriver le soir ; qu’il estoit temps de prendre garde à ses affaires et de tascher à se sauver. Fava, se servant de la bonne volonté de Corsina et des offres qu’il luy faisoit de l’aider à quelque prix que ce fust, luy fait ouverture d’un moyen dont il s’estoit advisé pour sortir des prisons, qui estoit d’entrer en la chambre du geolier, qu’il pouvoit ouvrir avec un crochet, ayant observé que la servante tournoit fort peu la clef pour ouvrir la porte, passer par une des fenestres de la chambre,