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Manière d’aprêter le Riz économique.


Cette longue & légère ébullition rend d'autant plus ſain cet aliment, que la partie glutineuſe en est totalement détruite, tel que dans les Crèmes de Riz, d'Orge, &C. nourriture préparée pour les Malades. Cette manière est moins gênante que celle où l’on fait crever le Riz en remuant continuellement, & en ajoutant peu à peu, l’eau ſuffiſante pour cet effet.


POMMES DE TERRE.


La méthode de piler les Pommes de terre, est infiniment plus prompte & moins embarraſſante que celle de les peler ; mais il faut avoir l’attention de les piler sortant du feu, autrement il faudrait les peler, parce que la peau s'amalgamant alors avec la pulpe, empêcherait qu'elles ne paſſent à la paſſoire, & il y auroit beaucoup de perte, comme on l'a éprouvé. On ſe ſert depuis peu, à St. Roch, d'une manière de les cuire, fort commode, plus prompte & plus économique,

On a fait construire au commencement de l’Hiver, un Fourneau qui économiſe beaucoup de bois. Il est compoſé de trois foyers qui correspondent par des ouvertures latérales, leſquelles ſe ferment & s'ouvrent à volonté, par le moyen de deux plaques de fonte montées dans des couliſſes. Aux deux foyers clés extrémités, ſont ſcellées deux grandes marmites ; l'une, destinée au Riz ; & l'autre, au bouillon des Pauvres : dans le milieu, est la petite marmite de dix-neuf pouces de diamétre, ſur vingt pouces de profondeur.

C'eſt dans cette petite marmite que l’on fait cuire, depuis quelques jours, les Pommes de terre. Pour cet effet, on les met dans un panier d'ozier, fait exprès, & qui entre aiſément dans cette marmite : (il y a un demi pouce de diſtance entre la circonférence du panier & les parois de la marmite.) Lorſqu'elles sont cuites, on les retire facilement, par le moyen de deux anſes, auſſi d'ozier, attachées au rebord du panier, & l’eau s'en égoutte en même temps. Ces deux anſes sont mobiles, se plient