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de Pommes de terre.

De la Farine de Pommes de terre.

Lorsqu’on ſ’est procuré, ainſi qu’on vient de le dire, une proviſion ſuffiſante de pulpe de Pommes de terre parfaitement deſſéchée, il faut la réduire en Farine ; il ne s’agit pour cela, que de la faire paſſer dans un Moulin à bled ordinaire, mais dont les meûles cependant aient été uſées par le long travail.

Tout ce qui reſte ſur le tamis en guiſe de ſon, n’a beſoin que d’être paſſé une ſeconde fois au Moulin, pour devenir de la Farine auſſi bonne que la première ; de ſorte qu’il n’y a rien de perdu.

Comme la Farine préparée de cette ſorte, est en terme de Boulanger, un peu courte, je conſeillerois d’en faire du levain, pour lui donner le temps de pouvoir s’enfler, & ſe rendre plus facile à travailler.

Si vous pétriſſez parties égales de Farine de Bled-Froment & de Farine de Pommes de terre, vous aurez de fort bon Pain. Il ſera meilleur encore, en mettant un tiers ſeulement de cette derniere Farine, ſur deux de celle de Froment. Mais pour aller à la plus grande économie, rien n’empêche de prendre parties égales de Farines de Seigle, de Froment & de Pommes de terre.

Un quart de Pommes de terre[1], rend pour le moins dix livres de Farine ſèche, & produit ſeize livres un quart de Pain ; ce qui eſt autant que ſi l’on avoit employé les Pommes de terre lorſqu’elles étoient fraiches & récentes.

En général on doit obſerver deux choſes à l’égard du Pain où il entre des Pommes de terre.

  1. De ne le manger que le quatrième jour, attendu qu’il ſe
    1. Meſure de Zurich.