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Ses iles, riantes corbeilles,
Pleines de roses et de lis,
De myrrhe qu’aiment les abeilles,
De lotus chers aux bengalis ;
Et ses collines d’émeraude,
Où la péri descend et rôde
Parmi les fleurs jusqu’au matin ;
Et ses larges mers azurées
Où bercent les jonques pourprées
Leurs banderoles de satin. —

Les voilà, les voilà, ces rives enchantées
Qu’en ses vers immortels Camoëns a chantées !
Camoëns ! Camoëns dont le luth s’embauma
Des parfums que respire, en ses sérails, l’Asie,
Et qu’enfant une muse allaita d’ambroisie
En son berceau ! — Mais, ô Gama !
 
O Gama ! ce fut ton génie
Qui rêva, par delà les mers,
Ce monde, en tes nuits d’insomnie.
En tes jours si longtemps amers !
Pour toucher ce sol de merveilles,
Si souvent nommé dans tes veilles,
Et mettre un siècle à ton niveau.
Tu passas par plus d’un orage ; —
Mais qu’importe même un naufrage
A qui trouve un monde nouveau ?

ENVOI

Poète ! las enfin, avec tes chants de flamme,
De chercher dans l’Europe un écho pour ton âme,