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Dans la sérénité de la douce nature.
De ce livre éternel faites votre lecture,
Recueillant à loisir les notes des chansons
Dont les oiseaux joyeux remplissent les buissons,
Les strophes qu'au réveil des cloches matinales
Les brises font entendre aux roses virginales,
Et tous ces bruits charmants et ces rhythmes divers
Que le souffle des bois tire des arbres verts,
Éblouissants versets dont se fait l'hymne austère
L'hosanna solennel qu'adresse au ciel la terre,
Langage merveilleux des forêts et des champs
Que l'immense nature épand dans tous ses chants.

Puis méditez le cœur humain, cet autre monde,
Où parfois le sublime est voisin de l'immonde,
Où le bien et le mal dominent tour à tour,
La haine étant souvent le plus près de l'amour.
Sondez tous ces recoins où les blondes nichées
Des beaux espoirs et des beaux rêves sont cachées,
Doux oiseaux que l'on couve en soi-même longtemps,
Mais qu'on voit s'envoler toujours avant le temps ;
Et tous ces noirs replis où les passions dorment,
Ténèbres où le crime et la vertu se forment,
Pour en sortir, l'une aigle aux larges visions,
Et l'autre avec le cri sinistre des lions.

Puis encor descendez dans l'antre de l'histoire,
Des grands événements obscur laboratoire,
Où les siècles, aïeux des siècles qui viendront,
Taillent les nations pour la gloire ou l'affront ;
Scrutez tout ce travail que fait la main des âges
Et qui parfois confond la raison des plus sages ;