Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les stances qu’effeuillaient tes branches dans les airs ;
Et plus jamais chansons ni musiques pareilles
N’égaîront le printemps de leurs joyeux concerts.

Ainsi, chêne vivant où nichent les pensées,
Le poëte en son ombre accueille les passants
Et fait, semant au vent ses strophes cadencées,
Chanter dans la forêt mille échos frémissants.

Que vienne un jour la mort, la pâle bûcheronne,
Jeter, cadavre vert, sur le bord du chemin
L’arbre musicien que l’aube d’or couronne,
Mais d’où ses mille oiseaux seront enfuis demain ;

Nous tous que son feuillage abrita dans son ombre,
Nous tous que sa musique enivra de ses sons,
Dans notre cœur rempli de ses rhythmes sans nombre
Nous entendrons toujours gazouiller ses chansons.



Avril 1856.