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« Le vent glacé du nord me fouette incessamment,
« Et de mon ciel obscur le soleil rarement
« Dégage sa face embrumée.

« Quel sinistre horizon me font, ô mer, tes flots,
« Où passent sans relâche, ainsi que des îlots,
« Des escadrilles de baleines :
« Océan toujours sombre et toujours irrité,
« Où les brises du sud qui me cherchent, l’été,
« Sentent se glacer leurs haleines !

« Que m’importe de voir, chaque nuit, dans les airs,
« Avec ses rayons d’or et ses gerbes d’éclairs
« Monter l’aurore boréale,
« Le Chariot tourner dans l’ombre ses essieux,
« Et le cercle polaire arrondir dans les cieux
« Là-haut sa couronne idéale ?

« Car tes lourds ouragans me donnent des frissons.
« D’un côté, par delà tes créneaux de glaçons,
« J’entends rugir les ours du pôle ;
« Et, de l’autre, l’Hécla, le volcan orageux,
« Gronder en bouillonnant sous le manteau neigeux
« Que l’hiver lui met sur l’épaule.