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Le grillon chante seul dans tes salles glacées
Où la nuit vient,
Et nul du seuil désert de tes portes brisées
Ne se souvient.

Car je t’avais bâti, palais de mes chimères,
Dans mon esprit,
Avec mes songes d’or, ces choses éphémères
Où tout sourit.

Mais voici venir l’âge et les soucis moroses,
Tout haletants,
Et je vois s’en aller ma jeunesse et les roses
De mon printemps.

Et tu ne laisses rien après toi, beau mirage
De l’avenir,
Qu’un rayon du passé perdu dans un orage,
Qu’un souvenir !



Septembre 1854.