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Mais, ô blanches, blanches rosées,
Qu’avez-vous, hélas ! tout le soir
Fait de votre frais arrosoir ?

L’eau du lac était tout éprise
De leur douce et pâle beauté.
En passant, tes lèvres, ô brise,
Effleuraient leur sein velouté.
Et les fleurs dans l’air balancées
Du bouleau semblaient l’encensoir.
— Mais, ô blanches, blanches rosées,
Qu’avez-vous, hélas ! tout le soir
Fait de votre frais arrosoir ?

Car voilà mes roses fanées,
Et leurs feuilles neigent dans l’eau,
Vers leur tombe humide entraînées,
Pour mourir au pied du bouleau.
Pauvres fleurs si vite passées,
Fallait-il ainsi vous revoir ?
— Mais, ô blanches, blanches rosées,
Qu’avez-vous, hélas ! tout le soir
Fait de votre frais arrosoir ?



Juin 1856.