Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/260

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Invisible témoin, te guette nuit et jour,
Ô Mac-Clean, et ce soir, comme à travers un rêve,
Il a vu, malgré l’ombre, aborder à la grève
Ta barque de pirate avec trois prisonniers,
Les Mac-Danor…

HACCO.

Les Mac-Danor…Jutta, ce seront les derniers.
Et, quand j’aurai broyé, par saint André d’Écosse,
Le chêne dans son gland et le fruit dans sa cosse,
Je vêtirai, dans l’ombre enfin enseveli,
Ce linceul des vivants que l’on appelle oubli.

JUTTA.

Et maintenant, Mac-Clean, qu’à l’abri d’une trêve
La trahison a fait ce que n’osa le glaive,
Tenant tes ennemis dans ton antre glacé,
Tu trembles d’achever le crime commencé.
El te voici qui veux sans doute apprendre, infâme,
Ce que Dieu te dira par mes lèvres ?

HACCO.

Ce que Dieu te dira par mes lèvres ?Oui, femme,
Je veux, lisant mon sort dans ton livre de fer,