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Jutta veille à côté de sa lampe étoilée ;
Car c’est l’heure nocturne où son esprit plus clair
Dans toute obscurité voit briller un éclair.
Moi je suis dans la nuit et mon âme est dans l’ombre.
Je chemine à travers des abîmes sans nombre,
Seul avec ma vengeance et cherchant à savoir
Si j’atteindrai le but qu’hier je crus entrevoir.
Car l’avenir, mon Dieu ! sait-on ce qu’il renferme ?
Pourtant je me croyais encor tantôt si ferme.
À peine maintenant si j’ose regarder
Dans mon cœur et me dire : « À quoi se décider ? »
Mais cette femme-là me répondra, sans doute.
Qu’elle allume, ô Seigneur, son flambeau sur ma route,
Et que sa voix m’apprenne où tu dois aboutir,
Ô ma haine, chemin dont j’aspire à sortir !

(S’avançant vers la tour et frappant à la porte
avec le pommeau de son poignard)

Jutta !

UNE VOIX, (dans la tour).

Jutta !Qui vient ainsi me troubler dans mes rêves ?

HACCO.

Jutta, c’est moi.