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FERGUS.

Yvor, écoute-moi. Sur ce rocher, si haut
Qu’il n’a jamais subi l’insulte d’un assaut,
Regarde s’élever ce château formidable,
Sinistre et seulement aux aigles abordable.
Je ne l’ai jamais vu de près ce lieu maudit.
Mais mon père souvent, le vieux barde, m’a dit,
Quand il venait, le soir, visiter sa famille
Et causer avec nous sous notre humble charmille :
« Mon fils, aime ta barque et reste à tes filets ;
« Car le bonheur n’est pas toujours dans les palais. »

YVOR.

Comment ! Il te disait cela, Fergus ?

FERGUS.

Comment ! Il te disait cela, Fergus ?Écoute.
« Mon fils, ajoutait-il, qui sait ce qu’il en coûte
« Aux grands d’être puissants, et de quels deuils secrets
« Souvent leur cœur est plein quand on y lit de près ?
« L’hermine et le velours cachent bien des misères.
« La douleur sait trouver les aigles dans leurs aires ;
« Et, dans son nid de marbre immense et colossal,