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Scène PREMIÈRE.


YVOR, FERGUS.


YVOR.

Dans quel siècle, ô mon Dieu, vivons-nous ? Quelles choses
Nous voyons !

FERGUS.

Nous voyons !Oui, c’est vrai, les jours ne sont pas roses
Pour nous surtout, pour nous, pauvres gens dont le sort,
En ces temps de malheur, est pire que la mort.
Car toujours, n’est-ce pas ? toujours sur les chaumières
Les foudres des châteaux éclatent les premières,
Et partout on ne voit, dans le choc des partis,
Que les grands se battant sur le dos des petits.

YVOR.

Pires que des païens et pires que des Mores,
Ils ne quittent pas, même en dormant, leurs claymores,
Et sans cesse, pareil aux clameurs des démons,
Leur pibroc assourdit les échos dans les monts.

FERGUS.

Encor s’ils nous laissaient, en paix à notre ouvrage