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(La scène se passe dans une anse de l’île d’Éda, une des Orcades. Le théâtre représente une plate-forme élevée au bord de la mer et précédée d’une étroite bande de sable. Sur l’avant-plan, quelques rochers, entre lesquels est amarrée une barque de pêcheur, dont la proue porte une torche allumée et inclinée sur l’eau. Sur la plate-forme, qui est bordée d’une sorte de balustrade composée de blocs informes de granit et d’où l’on peut descendre vers la grève par un escalier de pierre, se dresse une vieille tour d’architecture normande, à moitié en ruine. Elle se rattache, vers la droite du spectateur, à un massif de rochers dont les formes sauvages et abruptes s’étagent dans l’air et dont le sommet en couronné du château d’Éda, que l’on aperçoit vaguement à l’arrière-plan. Entre ces rochers circule une rampe qui, taillée dans la pierre vive et cachée de distance en distance par quelque saillie de granit, relie le château à la plate-forme où elle s’arrête à côté de la tour. À la gauche du spectateur, au fond, la mer calme et sereine. La scène est éclairée par un crépuscule incertain. Dès la troisième scène, on voit par moments vibrer à l’horizon quelques reflets rougeâtre d’une aurore boréale.

Au lever de la toile, Fergus et Yvor, occupés à pêcher à la torche, ramènent leur filet et descendent sur la bande de sable qui s’étend au pied de la plate-forme. Ils contemplent le château d’Éda par une des brèches qui s’ouvrent entre les blocs de rocher dont la plate-forme est bordée.)