Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/212

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les disciples là-bas sommeillent. Il fait nuit.
Le Christ est seul qui pleure.

Il est là prosterné sur les herbes en fleurs,
Pâle et triste et le cœur en proie à l’agonie.
Une sueur de sang ruisselle, avec ses pleurs,
De sa face bénie.

Du Calvaire en esprit il gravit le chemin,
Et voit les clous de fer, la couronne d’épines,
Le sceptre, le manteau qui doit couvrir demain
Ses épaules divines ;

La lance dont l’acier lui percera le flanc,
La croix infâme ouvrant ses deux bras dans l’espace,
Et dans l’ombre sinistre un calice de sang
Qui passe et qui repasse ;

Et les fouets déjà prêts pour son dos frémissant,
Et les bâtons aux mains du peuple qui le hue,
Et toujours devant lui ce calice de sang
Qui passe dans la nue.

Pourtant ce qui le trouble et l’émeut, ce n’est pas