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Demande : — « Où volez-vous, ô vautours du Caucase,
« Qui passez en criant ? » —

Le bon Schamyl, debout sous l’auvent de sa porte,
Tourné vers le midi,
Dit aux brises du sud : — « Quels bruits lointains m’apporte
« Votre souffle attiédi ? » —

Le bon Schamyl, debout au bord de sa ravine,
Tourné vers l’occident,
Demande : — « Quel éclair, ô mer Noire, illumine
« Ton flot pâle et grondant ? » —

Le Kouban lui répond : — « C’est que Schamyl m’oublie
« Sans honte et sans remords.
« Le Danube, ô Schamyl, vois comme il m’humilie ;
« Il roule seul les morts. » —

Et les vautours pressés qui nagent dans les nues
Répondent en passant :
— « Schamyl, que ferions-nous dans tes montagnes nues ?
« Nous avons soif de sang. » —

Et les brises : — « Des champs où dorment les esclaves