Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Je veux frapper au cœur un loup-cervier des monts
« Qui par les bois s’élance. » —

Le bon Schamyl tenait trois balles à la main
Et dit à la seconde :
— « Et toi ? Car nous allons à la chasse demain
« Si le ciel nous seconde. » —

— « Vaillant Schamyl, que rien n’a jamais effrayé,
« Dans la plaine âpre et chauve
« Je veux frapper au front un grand tigre rayé,
« Un tigre noir et fauve. » —

Le bon Schamyl tenait trois balles à la main
Et dit à la troisième :
— « Et toi ? Car nous fauchons avec la mort demain
« Le beau grain qu’elle sème. » —

— « Je voudrais, ô Schamyl, je voudrais t’assister
« Dans tes brusques attaques
« Et te voir seul avec ton sabre démonter
« Tout un pulk de cosaques. » —



Décembre 1853.