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Croyant déjà sentir sur leurs troncs résonner
Les haches assassines.

« Malheur, trois fois malheur ! » se disaient-ils entre eux
Avec de sourds murmures.
« L’arme des bûcherons vient de ses coups fiévreux
« Attaquer nos ramures.

« Comment défendrons-nous nos rameaux familiers
« Que le lierre festonne,
« Nos toits verts où nichaient les oiseaux par milliers
« Du printemps à l’automne ?

« Qui vous abritera désormais, douces fleurs,
« Fleurs charmantes et douces,
« Qu’on voyait émailler de vos mille couleurs
« Le velours vert des mousses ?

« Quand la forêt entière est près de succomber,
« Cherchez d’autres retraites.
« Car voici le moment où nous allons tomber,
« Et les haches sont prêtes.

Un vieux chêne leur dit alors : « Rassurez-vous,