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Tous les bonheurs à pleines mains.
Que votre ciel toujours rayonne,
Et du printemps, dans votre automne,
Que les fleurs jonchent vos chemins !

Vous, pour qui rien n’est éphémère,
L’amitié ni le souvenir,
Laissez-moi courir ma chimère
Et marcher dans la route amère
Où je cherche en vain l’avenir.

Foulez ces rives fortunées
Où fleurissait, de Dieu béni,
L’arbre de mes jeunes années,
D’où tant d’illusions fanées
Tombent sur mon gazon jauni.

Au bord du fleuve semé d’îles,
Où, malgré Gessner, je rêvais
Enfant tant de fraîches idylles,
Coulez, amis, vos jours tranquilles
Loin des sentiers noirs où je vais.

Laissez-moi suivre mes mirages,