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Et portez à tous les barbares
L’Évangile des nations.

À tout païen pour qui Dieu n’est qu’un vain prétexte,
Du code des chrétiens faites lire le texte
Et le mot du Seigneur sur vos drapeaux écrit.
Peuple obscur que la nuit de son ombre enveloppe,
Ouvrez-lui la paupière au soleil de l’Europe
Et montrez la justice aux yeux de son esprit ;

Afin que l’Orient respire
Sans craindre de voir, chaque jour,
L’oiseau monstrueux de l’empire
Ouvrir ses ailes de vautour ;
Afin que sa sombre complice
La guerre ferme enfin sa lice ;
Que l’Œuvre de Dieu s’accomplisse,
L’œuvre de paix qu’il faut bénir ;
Qu’une aube nouvelle se lève ;
Que la bêche sorte du glaive ;
Que l’Idée ébauche en son rêve
Les vérités de l’avenir ;

Afin qu’aux temps prédits par la voix du prophète,