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« Tout nain monte à l’assaut sur ta force affaiblie.
« Tous les États sans toi se font et se refont.
« Le vautour russe prend dans ses ongles la terre,
« Et des remparts flottants de ses nefs l’Angleterre
« Couvre l’immensité de l’Océan profond.

« Quand faut-il que le glaive sorte
« De son fourreau de fer vêtu ?
« Est-ce pour déchoir de la sorte
« Que tes fils ont tant combattu ?
« Qu’ils ont, soldats fiers et stoïques,
« Fait tant de choses héroïques
« Dont rêve notre âge ébloui,
« Et que, dans ton ciel militaire,
« Comme le vrai jour de la terre,
« Le soleil d’Austerlitz a lui ?

« Que, depuis deux cents ans, ta pensée est le fleuve
« Où toute âme ayant soif de vérité s’abreuve ?
« Que tes fastes trop pleins regorgent de grands noms ?
« Et que Napoléon, dieu de ta Babylone,
« Sentinelle d’airain, veille sur sa colonne,
« Ce canon colossal fait de trois cents canons ? »