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De fleurs roses et blanches,
Ni les groupes d’oiseaux dont les charmants caquets
Réjouissaient ses branches.

Car voici qu’il s’en va sans nous dire : « Au revoir, »
L’âge des doux mensonges,
L’âge où l’esprit franchit sa montagne et peut voir
Le revers de ses songes.

Or, cet arbre c’est moi. Sur mon front a passé
Plus d’un souffle d’orage,
Et plus d’un bûcheron a sur mon tronc usé
Sa force et son courage.

Le printemps a couvé sous mon dôme fleuri
Des nids chanteurs sans nombre,
Et bien des voyageurs qui cherchaient un abri
L’ont trouvé dans mon ombre.

À tous les vents du ciel j’ai livré mes chansons,
Du couchant à l’aurore ;
Je sais plus d’un écho blotti dans les buissons
Qui les répète encore.