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Et bats des mains à voir dans leur obscur charnier
Ces bandits empourprés tomber jusqu’au dernier.

les alpes.

Nous sommes l’Helvétie, et nos épaules blanches
Ont porté, cinq mille ans, leurs manteaux d’avalanches.
N’est-ce pas trop déjà de ce fardeau, mes sœurs,
Pour que nous subissions encor nos oppresseurs ?
Sur nos glaciers d’argent le vent libre circule.
Libre est l’aigle qui monte, avec le crépuscule,
Sur nos pics, frère ailé des nuages errants.
Soyons libres comme eux et brisons nos tyrans !

la grèce.

Quels sont ces bruits d’épée et quels ces bruits de lance
Qui troublent mon sépulcre et son obscur silence ?
Car voilà déjà plus de six siècles entiers
Que l’oubli, cette ronce, envahit mes sentiers.
Or est-ce Salamine, ou Mycale, ou Platée
Qui, filles de ma gloire illustre et redoutée,
Viennent me réveiller dans mon cercueil glacé,
Comme si l’avenir refaisait le passé ?

l’arménie.

Remplissez vos carquois, mes fauves sagittaires,