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Et, n’étant pas écrit au glossaire de Dieu,
Doit disparaître aussi du nôtre en temps et lieu.
Déjà depuis mille ans j’attends qu’il s’en efface.
Dieu pourtant fait tout bien, quelque chose qu’il fasse.
S’il est lent, c’est qu’il a pour lui l’éternité.
Nous n’avons que le temps et notre vanité.
Il a ses travailleurs que rien jamais ne lasse.
Quand un siècle finit, un autre le remplace ;
Ouvriers du Très-Haut ou manœuvres, ils font
La tâche qu’il leur dit selon son plan profond.
Cependant, lui toujours est le maître suprême.

le vieux de la montagne.

Frère, où donc as-tu vu la lumière ?

l’inconnu.

Frère, où donc as-tu vu la lumière ?En moi-même,
Puis aussi dans le monde, où, dix siècles entiers,
J’ai suivi le Seigneur dans tous ses vrais sentiers,
Regardant par l’obscur soupirail de l’histoire
Comment sa main travaille en son laboratoire,
Observant ce qu’il veut, épiant ce qu’il fait,
Et découvrant toujours la cause dans l’effet.
L’homme ne construit rien que Babels qui s’écroulent,
Royaumes ou palais qui l’un sur l’autre roulent.