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LES ANGLAIS ET L’INDE.

que des bas-reliefs représentant des fleurs d’un exquis travail, et la simplicité chaste et majestueuse de son ensemble ne le cède qu’à cette merveille de l’art indien, le Tarje. À la porte de la mosquée, sous un hangar, se trouve une collection de prodigieux tambours, de tamtams monstres, qui donnent la plus effrayante idée de la musique des empereurs mogols.

Je regrette d’avoir à terminer le récit de ma visite au fort d’Agra en rapportant un acte de vandalisme commis par le marquis de Hastings, et dont lord William Bentinck se rendit complice. Par l’ordre du marquis de Hastings, il y a quelque vingt ans, la plus belle cuve de marbre de l’un des bains royaux fut enlevée pour être expédiée en Angleterre et offerte en présent au prince régent. Lord William Bentinck compléta cette honteuse dévastation en faisant passer sous le marteau de Yencanteur les mosaïques, les marbres du bain condamné. Dieu merci, la spéculation ne fut pas assez heureuse pour que l’on pût songer à vendre en détail ces admirables reliques des maîtres de l’Asie, idée que quelque parcimonieux administrateur eût bien pu avoir !

Pour réparer le tort que les oubliettes du palais et les renseignements de mon noir cicérone ont pu faire dans l’esprit de mes belles lectrices aux mœurs conjugales des empereurs mongols, je prendrai la liberté de les conduire sans transition au magnifique tombeau élevé au bord de la Jumma par l’empereur Schah-Jehan à la mémoire de la sultane Nourmahal, et connu sous le nom de Tarje d’Agra. La mort de cette belle sultane fut en-