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EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.

mauvais vouloir dont elle se montrait animée, donnait de plus à entendre que l’on pourrait à juste titre flétrir l’immigration du nom de traite indienne, si l’on ne prenait pas de mesures pour assurer le retour des travailleurs dans leurs foyers à une époque fixe. Il était à craindre aussi qu’au contact de ce bizarre mélange de civilisation et de barbarie, les nègres émancipés, les émigrants, ne perdissent la douceur, la résignation, le respect de l’autorité, traits distinctifs de leur caractère, et ne revinssent dans leurs jongles natives pour y introduire les faux cols et les bottes vernies, y prêcher les droits de l’homme et le culte de Mamma-Jumbo.

Pendant les retards que provoquèrent les résistances de la cour des directeurs, la mesure de l’émancipation avait porté ses fruits, et la ruine totale des colonies devenait imminente, si l’immigration n’était pas organisée sans délai sur une vaste échelle. Le 25 juin 1842 parut un ordre de la reine en son conseil, qui prescrivait au conseil suprême de l’Inde de prendre les mesures nécessaires pour autoriser et régulariser l’immigration, mesures qui furent définitivement promulguées par une ordonnance du conseil de l’Inde en date du 2 septembre de la même année. Les autorités de la compagnie prirent soin de définir dans les plus étroites limites les pouvoirs de l’officier chargé de surveiller à Calcutta les détails de l’immigration. Ce chef de service est nommé par le gouverneur de Maurice, et reçoit du budget de cette colonie un salaire fixe indépendant du nombre des émigrants expédiés dans l’année. Ses fonc-