Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
242
LES ANGLAIS ET L’INDE.

cette branche d’industrie n’ont point été couronnés jusqu’ici de succès. En effet, l’indigo natif, toujours de qualité inférieure et emballé avec peu de soin, se vend à 20 pour 100 au-dessous environ des indigos moyens des factoreries européennes[1].

Lorsque, vers la fin du dernier siècle, la compagnie des Indes entreprit de régénérer dans ses domaines l’industrie de l’indigo, les ressources de l’industrie jumelle des sucres n’échappèrent point à l’attention de la cour des directeurs, et ils tentèrent, par des primes et des contrats avantageux, de favoriser l’introduction des procédés perfectionnés de culture et de manipulation qui avaient porté à un haut degré la prospérité de l’industrie des sucres dans les Antilles. Ces tentatives avortèrent sans exception, et après dix ans d’efforts le gouvernement de la compagnie, refusant de continuer plus longtemps un système ruineux de subsides, retira tout patronage à l’industrie sucrière. Cette industrie demeura partagée, comme avant la conquête, entre le ryot, qui cultive quelques centaines de pieds carrés de terrain en

  1. Nous compléterons cet aperçu eti reproduisant dans un tableau la quantité et la valeur des exportations en indigo du port de Calcutta pendant les cinq dernières années.
    ANNÉES.    F. MAUND.       ROUPIES.       F. maund égale
    82 livres anglaises,
    soit : 37 kilog. 5.
    1850-51 108.162 ¼ 17.178.836 ¼
    1851-52 117.004 ¾ 18.216.536
    1852-53 189.697 14.292.797
    1853-54 100.518 ¼ 16.626.219
    1854-55 189.159 ¼ 14.239.670