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LES ANGLAIS ET L’INDE.

nature du local, le nom, l’âge, la caste, la religion, l’étendue des connaissances du maître et le montant de ses recettes ; le nombre des élèves, leurs castes, l’âge moyen auquel ils avaient commencé et l’âge moyen auquel ils finiraient probablement leurs études ; enfin les livres imprimés ou manuscrits en usage dans l’école. Quant à l’éducation privée, les divers points sur lesquels devait porter l’enquête furent à peu près les mêmes. Ainsi les tableaux établissaient, dans une circonscription territoriale donnée, le nombre de familles dont les enfants recevaient une éducation privée ; d’autres colonnes étaient réservées pour le nom, la religion, la caste, les occupations des chefs de famille, etc. Qui connaît même très-superficiellement les hommes de l’Inde, leurs habitudes de mensonge, leurs allures timides, les obstacles du climat, la difficulté des communications, comprendra facilement tout ce qu’il fallut à M. Adams de patiente énergie et de sagacité pour réunir avec quelque exactitude les documents de cette statistique herculéenne.

Ces préliminaires établis, examinons, le rapport de M. Adams à la main, les diverses conditions où se trouve l’enseignement public dans la société native pure de tout contact avec la civilisation européenne, cet enseignement qui subsiste aujourd’hui tel qu’il existait il y a deux mille ans. Et d’abord, où l’école se réunit-elle ? Dans les conditions les plus splendides et les plus confortables, le local d’une école indienne se compose d’une cabane à toit de chaume, à murs de boue et de branchage, dont la valeur ne dépasse jamais une vingtaine