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Mais est-il mort ou pour jamais vivant, celui
Qui gouverne et protège
Les siens dont nul n’a fui,
Qui trouve jusqu’au bout un si loyal appui,
Qu’entoure un tel cortège ?

Et sont-ils morts, tous nos soldats victorieux,
Dignes des grands aïeux,
De Jeanne la guerrière ?
Leur amour, leur espoir, la clarté de leurs yeux,
Ne sont-ils que poussière ?

Martyrs silencieux, vainqueurs de leurs tourments,
Enfants, frères, amants,
Ces géants des batailles,
Ne sont-ils désormais que ce peu d’ossements,
Épars sous les broussailles ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Non ; ne demeurez pas le front baissé, rêvant
À ceux que nous aimâmes :
En avant ! En avant !
Obéissez à leur appel d’un cœur fervent ;
Suivez le vol des âmes.

Quand vous errez parmi ces mille et mille croix,
Ces sillons noirs et froids,
Que d’horreur, de pitié, votre jeunesse vibre,
Prêtez l’oreille aux voix
Qui planent dans l’air libre :

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