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la couleur de la mie de son cueur et — ainsy que le remarque Philarète Chasles, — « chascun d’eux eust sa devise, son escù ; le Parnasse se couvrit de symboliques emblesmes et on ne vit plus que des Don Quichottes poétiques qui ne chantoient point, mais qui blasonnoient. Tous les membres humains eusrent leur blason : on fist le blason des cheveux, du sourcil, de l’œil, du cou. On introduisit l’art héraldique dans l’art poétique. »

Il sembleroit que tous les poëtes de la nouvelle escole se fussent piqués d’entendre et d’interprester les éloquents regrets jadis exprimés par Villon en son célèbre Grand Testament :

Où sont les gracieulx guallants Que je suivoye au temps jadis ? Si bien chantants, si bien parlant, Si plaisants en faictz et en dictz ? Les uns sont morts et roidis. D’eulx n’est-il plus rien maintenant. Respit ils aient en Paradis Et Dieu sauve le ramenant.

Environ soixante-dix ans après maistre Fran- çois Villon, Clément Marot, le royal valet de chambre, à son tour chantoit, lui aussy, les charmes admi- rables du siècle antique, le bon vieux temps des Cours d’amour, des Parlements de gentillesse, des Chansons de gestes, des virelais, motets et burze- lmtes disparus si vite de nostre littérature. Il