Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/46

Cette page n’a pas encore été corrigée

c’eust esté crier famine sur taz de blé. La Ieunesse inondoyt son corps de la teste aux pieds, ses rides se décorrugeoient, la vieillesse fondeoit comme neiges d’hy ver en son âme ; tel ung escholier qui franchist la géosle d’Université. Il s’allégroyt, s’enlyassoyt peu à peu, s’amignardeoyt, tandis que le miroûer femelle en vain le harangueoyt ; — lors, treuvant en son esprit les accortesses d’antan :

« Par le seing du Griffon Vert, ce dict-il, ie fais confidence, mon beau soleil, que vostre lumière pénètre proufondément en mon cueur et y faict semence et germe d’amour. Je vous attendoys ; je ardoy s en désir de vous cognoistre, car vous fécondez mon corps de iuvénilité et mon âme ie vous cède librement en eschange. Ains sy suis à vous, ie soub- haite que soyiez à moy et que pacte en soyt scellé dans la doulce accointance de nos lèvres et entrelas- sures de nos corps pour laschier en vous les liens de la sève nouvelle qui m’aiguillonne, et vous bailler preuve de l’ardeur de ma iouvence par vous rescu- pérée. »


Ah ! lehan, feist-elle, paouvre fol, en guerdon de mon corps ; saute souefvement en la croupe de ta haquenée, de ta bachelette, de ta dyabo- licque espouse et sitost te conduiray au sabbat de nos fyançailles ; — guirlande tes bras sous mon col ; acreste-toy comme coq sur sa gèline ; harnache