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soyons moins puritains ! Sous le Directoire aussi bien qu’aujourd’hui les femmes ne furent chargées d’aucunes affaires, mais se trouvèrent mêlées dans toutes. Elles n’eurent aucun rang, mais elles réglèrent tous les rangs ; elles n’eurent aucuns emplois, mais elles les distribuèrent ; elles n’eurent aucunes fonctions, mais elles firent tout mouvoir à leur gré ; elles furent en un mot les souveraines, comme elles le seront dans tous les temps, sans même pour cela qu’elles aient la beauté de Mme Tallien, le génie de Mme de Staël, la perversité de Joséphine de Beauharnais ou la plaisante rondeur populaire de ce type étrange : Mmo Angot.’

« Le gouvernement du Directoire, a-t-on écrit avec justesse, a eu le bon esprit d’être faible et incapable ; s’il avait été fort et puissant, Bonaparte n’aurait pu se substituer aussi facilement à lui et nous n’aurions peut-être pas joui des bienfaits réparateurs du Consulat et de l’heureuse organisation sociale menée à bien par le premier Consul ; nous n’aurions pas eu non plus la grande gloire militaire qui a porté si haut le nom de la France- »

Donc, pas de rigorisme ! — La femme et la société du Directoire ne méritent point d’anathèmes ; au lendemain des jours sombres, le rire pouvait reparaître en France avec excès, la licence était permise, car au milieu de ces fêtes de la Délivrance il planait encore un superbe courant de patriotisme ; sur les