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« Elles donnent à croire qu’elles ont un rôle ou une mission plutôt qu’un sentiment, en ce boulever- sement de la France ; et elles portent en elles une résolution grande et tendue, une pensée fixée ou une action délibérée qui prend toute l’âme, l’apaise, Templit, et n’y laisse place aucune au tumulte des passions et des enivrements. Elles dédaignent d’être françaises, et, comme des statues de marbre, elles portent sur leur front serein les vertus de la vieille Rome ; si bien que, comme elles ont marché sans pâlir ni faiblir jusqu’au bout, leur mort intéresse plus qu’elle n’attendrit, et que ces têtes, cueillies jeunes et fraîches par les bourreaux hâtés, ont plu- tôt la couronne que l’auréole et attirent mieux l’étude qu’elles n’attachent le souvenir. »

« La Révolution a fait les cœurs sérieux, — disent encore plus loin les mêmes historiens phy- siologistes, — l’amour n’est plus badinage. Les Cupidons roses de Boucher lisent à présent les Tristes d’Ovide. Le romanesque succède au liber- tin ; le roman anglais au papillotage français ; cela commence à être une passion qu’une attache, et un dévouement qu’une intrigue* L’amour quitte le xviii0 siècle et se tourne vers le xix° : c’était une comédie libre et c’est presque déjà un drame noir ! et le passe-temps est devenu une grande affaire dans la vie. La terreur mûrit et fait graves toutes les affections de l’homme ; et l’amour qui passait joyeux