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verses. Si cette belle figure en mosaïque d’érudition prend quelque relief en ce livre tant varié de manières et de formes, nous en tirerons quelque agrément sensible. Son Altesse la Femme règne ici jalousement sur les cueurs avec plus de pouvoir peut-estre que dans les siècles advenir. Elle est la grand muse qui fait chanter l’âme du païs et met l’espérance au cueur des enfans sans soucy. Le moraliste et le pédagogue trouveroient certainement à resprendre dans les doctrines la culture intellectuelle de la femme de ces temps heureux ; mais la forme sociale de la Renaissance ne doyt pas nous préoccuper au cours de ces pages poétiques. Est-il d’urgence d’apprendre la science de la vie et de former son caracthere et ses mœurs d’aprèz les traictéz d’un Fénelon ou les saiges préceptes d’une gueuse repentie comme Mme de Maintenon ? — Les poètes et les amoureux n’ont jamais eu besoin de la rédaction d’un art poétique ou d’un code d’amour. L’esprit féminin estoit tousjours assez ouvert pour vibrer aux échos des chansons de gestes et des fières poésies des troubadours et des trouvères. Amadis, Mélusine, Florisandre, Paris et Vienna, Ponthus et Sidonie, Pierre et Maguelonne ne valoient- ils pas les héros et héroïnes de la Calprenède, de Mlle de Scudéri, de Rousseau, de Richardson, de Chateaubriand, de Byron ou de Balzac ? Le tempesrament de l’âme françoise ne s’en accommodoit-il mesme pas mieux que des doulceurs de Tèlèmaque ?