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de le porter, et ainsi elle se tua et mourut avant d’être morte.

Elle avait bien, du reste, mérité de mourir. Seulement, elle ne mourut pas comme les autres familles coupables et condamnées. Dieu fit une navrante exception pour elle. Cette outlaw de Dieu qui avait violé toutes ses lois, devait violer, en dernier, la loi providentielle des expiations divines. Chez elle, ce ne furent pas les plus coupables d’une famille sacrilège, dépravée et féroce, qui payèrent pour leurs crimes et les crimes séculaires de leur race. Ce ne furent pas des innocents non plus, — des innocents, qui rachètent tout avec leur innocence ! Chez les Ravalet, il n’y avait pas d’innocents ! Mais ce furent des coupables d’un crime différent des crimes de leurs pères, — de l’abominable lignée des crimes de leurs pères, et qui à ces crimes ajoutèrent le leur, que leurs pères n’auraient pas commis ! En effet, dans celui-ci, du moins, il se retrouva — égaré et contaminé, il est vrai, par les vices héréditaires d’une race perdue, — un jet soudain de nature hu-