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« Rien de tout cela ne serait possible si on ne les fournissait pas de poudre. Ils n’oseraient s’aventurer à un kilomètre de leurs stations. Si l’on pouvait en interdire l’entrée en Afrique, la retraite de tous les Arabes vers la mer serait immédiate et générale. Les chefs indigènes auraient bien vite fait de les repousser à la côte si les traitants n’avaient comme eux d’autres armes que les lances et les flèches. Que pourraient Tippou-Tib, Abed-Ben-Sélim, Ougarrououé et Kilonga Longa contre les Bassongora et les Bakoussou, s’ils n’avaient la poudre pour alliée ? Comment les Arabes d’Oudjidji résisteraient-ils aux Ouadjidji et aux Ouaroundi, et comment ceux de l’Ounyanyembé se maintiendraient-ils dans le voisinage des archers et des lanciers de l’Ounyamouezi ?

« Un seul moyen existe d’empêcher l’extermination complète des aborigènes Africains. L’Angleterre, l’Allemagne, la France et le Portugal, et les États de l’Afrique Méridionale, ceux de l’Afrique Orientale et l’État du Congo, devraient s’entendre et prohiber formellement l’entrée de la poudre dans toutes les parties de ce continent, sauf pour l’usage de leurs agents, soldats et employés. En outre, ils devraient se saisir de tout l’ivoire qu’on apporte aux factoreries, car il ne s’en trouve pas aujourd’hui un