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Quand on demande aux indigènes où est maintenant tel ou tel de leurs compatriotes qui autrefois habitait leur village, ils répondent invariablement. « Il est allé chez Kabezia », pour vous dire : « Il est mort. »

Quant aux autres esprits, ils sont innombrables ; ils habitent les montagnes, les rivières, les lacs et les îlots dont le Tanganyika est parsemé.

Chaque montagne, rivière, lac et îlot, est habité par un esprit spécial dont les nègres vous donnent le nom avec celui de la localité.

Enfin, chaque village et chaque famille honorent un esprit particulier, qui guérit les maladies, rend fructueuses la chasse et la pèche, garde les biens contre les voleurs, les animaux malfaisants. On lui élève au milieu des champs une case, où sa figurine en bois, chef-d’œuvre de laideur, est vénérée et exposée.

La naissance, le mariage, la mort, la guerre sont autant de prétextes à des cérémonies religieuses et à des sacrifices offerts aux Mzimou. Les esprits sont aussi invoqués lorsque les pluies sont trop abondantes ou trop rares. Avant de s’embarquer sur le lac on fait une prière au Mzimou qui l’habite. Si un orage survient on jette dans les flots, pour l’apaiser, ce que la barque peut contenir de précieux. (Les