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pourrait recueillir ; ils nous serviraient à blinder nos canots.

« Le camp fut établi dans une jungle épaisse et entouré d’une forte palissade. En face de nous, sur un promontoire, était le village de Vina-Kya. Bientôt les tambours reprirent et des canots passèrent le fleuve. En nous reposant dans ce lieu inhabité, quel mal faisions-nous ? Les gens de Vina-Kya en trouvèrent. Nos interprètes furent chargés d’être éloquents et n’y manquèrent pas. J’éprouvais une étrange admiration pour ces deux jeunes gens, et comme un sentiment d’envie. C’étaient cependant des cannibales, mais doués d’un talent de mime extraordinaire. Les sauvages de Vina-Kya en furent touchés au point de nous accorder du répit. Ils promirent que nous ne serions décapités que le lendemain, pour être servis dans un grand repas, auquel assisterait tout le village. Nous résolûmes de ne pas attendre la fête. »

Le 1er janvier 1877, nouvelle alerte sur les bords du fleuve que descendaient Stanley et ses gens. « Au nom de Vouassammbyi, qu’on nous avait donné jusqu’alors, succédait celui de Vouadjikoua. Katammbo fut éloquent, eut la voix douce, le geste pacifique. « Nous mangerons aujourd’hui de la viande de Vouadji-