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ché d’esclaves qui se tient à vingt minutes d’Araba.

Bien que l’Assinie[1] soit liée à la France par d’anciennes traditions, remontant au siècle de Louis XIV, le culte public se concentre dans une fête annuelle semblable aux « Grandes Coutumes » des Achantis et des Dahoméens. Il est aussi d’étiquette que le souverain défunt de Bénin soit accompagné dans la tombe par un certain nombre de personnes des deux sexes, attirées par l’appât d’un bon repas. Pendant qu’elles savourent les mets les plus délicats, les jeunes filles, que l’on destine au sacrifice, sont étranglées ; les garçons, réunis comme pour un festin, ont la tête séparée du tronc car leur sang doit être versé sur la sépulture royale. Le corps du chef repose sur les corps de ces adolescents et son successeur est tenu, à son investiture, de faire un sacrifice humain.

Au Grand-Bassam[2] le sang humain est répandu dans les mêmes solennités. Chaque chef, afin de montrer sa force, son audace, sa résolution, décapite un prisonnier ou un esclave et tous les jeunes gens capables de porter

  1. Ville maritime et région de la Côte d’Ivoire. Le chevalier d'Amon y fonda un établissement, sous le règne de Louis XIV.
  2. Ville et pays de la Côte d’Ivoire, Afrique Occidentale.