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nement des esclaves est monstrueuse. Veut-on avoir une cruche d’eau, vingt femmes sont contraintes de se rendre à la rivière ; pour un fagot d’herbe, il faut employer toute la chaîne. En route, si l’un des marcheurs a besoin de s’arrêter, tous les autres doivent faire halte ; et, quand l’un de ces malheureux tombe, cinq ou six de ses compagnons sont entraînés dans sa chute…

« Maintes fois, sur la route, j’avais été navré de l’horrible condition des femmes esclaves qui, accablées de fatigue, à demi mortes de faim, étaient couvertes de plaies résultant de leurs fardeaux et des coups, des blessures qui leur étaient infligées pour activer leur marche. Les liens qui les retenaient pénétraient dans leurs chairs, qu’ils avaient rongées. Il en était ainsi pour tous les captifs. J’ai vu une femme continuer à porter le cadavre de son enfant, mort de faim dans ses bras. »

Cameron signale les cruautés des traitants Portugais, cette cruauté doit-elle surprendre outre mesure ? Non ! le récit suivant du voyageur donne l’idée exacte de ces gens-là.

« Alvez, dit-il, en très bons termes avec Cha Kalemmbé, s’arrangea de façon à prolonger notre halte et le paya très cher. Malgré son amitié pour lui, Cha Kalemmbé l’obligea à don-