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esclaves. Les pires des Arabes sont, je n’hésite pas à l’affirmer, à cet égard des anges de douceur en comparaison des Portugais et de leurs agents. Si je ne l’avais pas vu, je ne pourrais jamais croire qu’il pût exister des hommes aussi brutalement cruels et de gaieté de cœur[1].

« La caravane dont les esclaves d’Alvez et les porteurs amenés par celui-ci constituaient le noyau, se composait surtout de groupes indépendants formés des gens du Bihé[2], du Lovalé[3], du Kibokoué[4], venus dans l’Ouroua pour voler des esclaves… A notre départ, la caravane entière pouvait compter sept cents membres ; avant d’être sortis de l’Ouroua, nos compagnons y avaient ajouté plus de quinze cents esclaves, dus principalement à la violence et au vol… »

Sans nouvelles des bandes qui devaient le rejoindre, Cameron, avant de se remettre en route, envoie dans leur direction et apprend qu’elles avaient dévasté le pays, incendié des cases, tué les hommes, capturé les femmes et les enfants. Kassongo lui-même pillait, massacrait, faisait mutiler ou mettre à mort ses cap-

  1. Op. cit.
  2. District de la colonie Portugaise de Benguéla.
  3. Pays situé au nord-est du Bihé.
  4. Au nord du Lovalé.