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venuë que Monſieur le Comte dépend d’un pere avare ; fâcheux, violent, imperieux, bouru, capricieux, brutal meſme ; il eſtoit bon d’aller juſque-là.
LISETTE.
Comme je ſçais que c’eſt toy qui dois faire ce pere là, j’en ay fait un portrait le plus impertinent qu’il m’a eſté poſſible.
MERLIN.
Fort bien, luy a-t’on fait entendre que ce pere a une fille qu’il aime tendrement, & qu’il veut abſolument avoir mariée avant que de ſouffrir aucun établiſſement à Monſieur ſon fils.
LISETTE.
Nous ne l’entretenons d’autre choſe.
MERLIN.
Fort bien, c’eſt le nœud de l’affaire : Monſieur le Comte a t’il fait connoître adroitement à Madame Argante qu’il a beſoin d’argent.
LISETTE.
Elle en eſt parfaitement perſuadée, mais la Dame eſt avare, je t’en advertis.