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Aujourd'hui que j'ai lu Petöfi avant d'avoir pu, avant peut-être de pouvoir jamais connaître son pays, il me semble que la Hongrie ne m'est plus étrangère.

« J'ai entendu son peuple parler, crier sa joie et sa douleur; demain, il me serait permis de descendre le Danube jusqu'au lieu où il change son nom allemand pour pénétrer dans l'orient de l'Europe ; je suis persuadé que mon être s'ouvrirait aux sentiments exprimés dans l'œuvre de Petôfi. La mélancolie, l'ivresse de la musique, la flamme d'une vie plus impétueuse, la passion pure de la liberté, toutes les émotions que m'ont données ses vers, je les retrouverais avec joie, mais sans surprise.

« Je verrais des compatriotes dans ces frères de Petôfi dont j'ai partagé souvent, durant des heures brûlantes et rapides, l'amour pour la Hongrie, la haine pour l'étranger, presque les souvenirs, les douleurs et les espérances. »

Après Petöfi, Tompa, Lisznai et Szâsz composèrent des poésies dans le même genre, mais ils furent tous dépassés par le brillant Jean Arany, qui sut le mieux conserver les traditions du maître. Les