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piquant, les personnages sont bien dessinés, et l'action même soutient sans défaillance l'intérêt qui s'y rattache.

Cependant la poésie est la partie la plus brillante de cette jeune littérature : Czuczor, Bajza, Garay, Vachot, Erdélyi et Kerényi écrivent des morceaux dignes de figurer à côté de ce que la littérature moderne a produit de plus beau chez les autres peuples de l'Europe.

Vörösmarty est le plus grand entre tous, aussi bien par la grâce de la forme que par l'expression et la puissance de son langage. Le patriotisme de ce poète lui inspira des chants sublimes et d'une rare éloquence. C'est lui qui composa l'hymne national magyare, le Szozat, qui est la Marseillaise hongroise dans toute l'acception du mot.

La société kisfaludienne, qui se forma après la mort du plus jeune de ces deux illustres frères, est encore de nos jours un puissant appui pour chaque talent naissant.

Mais ce ne fut qu'en 1845 que se firent entendre les premiers accords d'une lyre enchanteresse qui électrisèrent et entraînèrent le pays entier. Alexandre