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losophie. Commencement des mathématiques venues d’Égypte. Beaux jours de la Grèce. Émulation entre toutes les villes. Puissance d’Athènes, sa splendeur. Théâtre des Grecs. Progrès de tous les arts, poésie, peinture, architecture. Règne du goût et de l’éloquence, de Périclès, de Lysias, d’isocrate, de Démosthènes. Guerre du Péloponèse. État de la philosophie, Hippocrate, Socrate, Platon, Aristote. Connaissances naturelles. Épicure, Eudoxe. Toute la Grèce se polit. Les arts fleurissent à Corinthe, à Syracuse, dans la partie méridionale de l’Italie ; ils sont portés par les Phocéens jusque dans les Gaules. De Pythéas. Commencement de Rome.

10o Pendant que les Athéniens, les Spartiates et les Thébains s’arrachent successivement la supériorité du pouvoir dans la Grèce, la Macédoine s’élève. Philippe, le plus habile des Grecs, sachant diviser ses ennemis, et les vaincre les uns par les autres, forme le projet d’unir toute la Grèce sous sa domination, et d’attaquer avec toutes ses forces la puissance de la Perse. Il fait la conquête de la Grèce. Éclat de l’éloquence grecque dans la bouche de Démosthènes. Philippe favorise les arts. Il meurt. Alexandre hérite de sa puissance et de ses vues. Il protège les sciences, détruit l’empire des Perses, pousse ses conquêtes jusqu’aux Indes.

11o État du reste du monde pendant ces révolutions de l’Europe et de l’Asie occidentale. Des Chinois. De Confucius et de sa philosophie. De la suppression des livres sous Tsin-Chi-Hoang-Ti. Suites de cette suppression. Renaissance des lettres protégées, mais mal, trop mêlées avec la constitution de l’État, trop réduites à l’histoire et à la morale.

Antiquité de la philosophie chez les Indiens, remplie de fables et d’absurdités tirées de la mythologie des différents peuples qui ont dominé successivement dans cette partie du monde.

Le peu de progrès des autres peuples, Celtes, Germains, Scythes. Leurs connaissances utiles à considérer, parce qu’elles n’ont nulle influence sur les sciences qui se sont établies ensuite dans les mêmes pays.

12o Mort d’Alexandre. Division de son empire. Les Perses se relèvent dans les parties orientale et septentrionale de leur empire où ils conservent, sous les Arsacides et ensuite sous les Kosroës, leurs anciennes coutumes jusqu’à la conquête des Arabes. Les généraux d’Alexandre partagent le reste de ses dépouilles. La Mésopotamie, la Syrie et l’Égypte deviennent comme des parties de la Grèce. Les petites républiques de la Grèce se relèvent un peu en même temps que des royaumes se forment des débris de l’empire d’Alexandre. Mais toutes ces républiques sont incapables de résister à ces royaumes. L’Asie Mineure se divise en un grand nombre d’États sous divers généraux d’Alexandre. Les côtes du Pont-Euxin sont soumises à plusieurs rois demi-grecs et demi-barbares. Les successeurs d’Alexandre se disputent l’empire de la Grèce, et cela les empêche de s’unir contre les Romains. Chute de la grande éloquence en Grèce. Décadence d’Athènes et du théâtre. Fondation d’Antioche et d’Alexandrie. Splendeur de cette dernière ville. Affection des Ptolémées pour les lettres. Alexandrie devient le séjour des savants. Il s’y forme peu de grands hommes pour la poésie, parce qu’un gouvernement tyrannique peut réunir des savants en protégeant les lettres, mais ne laisse point assez d’essor au génie. Les Grecs commencent à cultiver ce que nous appelons l’érudition, et à tourner les yeux sur les auteurs qui les avaient précédés. Euclide, Proclus, Archimède, Ératosthène, Ilipparque. État des autres parties de la philosophie. Les sciences de l’orient demeurent