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Mémoire au roi, sur les Municipalités, sur la hiérarchie qu’on pourrait établir entre elles, et sur les services que le gouvernement en pourrait tirer[1]. (…… 1775[2].)

Sire, pour savoir s’il convient d’établir des municipalités en France dans les cantons qui en sont privés, s’il faut perfectionner ou changer celles qui existent déjà, et comment constituer celles qu’on croira nécessaires, il ne s’agit pas de remonter à l’origine des administrations municipales, de faire une relation historique des vicissitudes qu’elles ont essuyées, ni même d’entrer dans de grands détails sur les diverses formes qu’elles ont aujourd’hui. On a beaucoup trop employé, en matières graves, cet usage de décider ce qu’on doit faire, par l’examen et l’exemple de ce qu’ont fait nos ancêtres dans des temps que nous convenons nous-mêmes avoir été des temps d’ignorance et de barbarie. Cette méthode n’est propre qu’à égarer la justice à travers la multiplicité des faits qu’on présente comme autorités. Elle tend à dégoûter les princes de leurs plus importantes fonctions en leur persuadant que, pour s’en acquitter avec fruit et avec gloire, il faut être prodigieusement savant. Il ne faut cependant que bien connaître et bien peser les droits et les intérêts des hommes. Ces droits et ces intérêts ne sont pas fort

    de confraternité qui m’est chère, et qui assure à jamais à l’ordre toute ma protection.

    Serment du grand-maître de l’ordre de Saint-Louis. — Je maintiendrai l’ordre de Saint-Louis dans toutes ses prérogatives ; j’en porterai toujours la croix comme symbole de l’honneur ; elle me rappellera la reconnaissance que je dois aux braves qui l’ont méritée au prix de leur sang.

    Serment sur les duels. — Je promets de faire tout ce qui dépendra de moi pour abolir la coutume barbare des duels, condamnée par la religion et proscrite par les lois de mes prédécesseurs.

    Je confirme par serment toutes les choses énoncées ci-dessus : qu’ainsi Dieu et les saints Évangiles me soient en aide !

  1. Dupont de Nemours ne fixe pas la date de ce Mémoire ; mais la note qui le termine porte à penser qu’il fut écrit en 1775. (E. D.)
  2. Toutes les idées du Mémoire suivant appartiennent à M. Turgot. Elles présentent le projet de constitution qu’il aurait voulu donner à la France pour l’avantage mutuel de la nation et du roi.

    La rédaction est d’une autre main. Il en avait confié le premier essai à son ami le plus intime* ; mais il avait approuvé cet essai, qu’il se proposait de corriger, et de récrire en entier, avec la sévérité la plus scrupuleuse, comme il faisait de tous les ouvrages auxquels il permettait à ses amis de coopérer.

    Nous indiquerons à la fin la principale et très-importante addition qu’il se proposait de faire à ce projet. (Note de Dupont de Nemours.)

    * C’est lui-même, selon toute apparence, que désigne ici Dupont de Nemours. (E. D.)

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