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syndic et des principaux habitants, auraient toute l’authenticité qu’on peut désirer. Je pourrais, sur ces états, accorder à tous ceux qui y seraient compris la modération ordinaire, sans qu’ils eussent besoin de me présenter leur requête chacun en particulier.

J’ai fait imprimer des modèles de ces états en blanc, et j’en ai de plus fait joindre un à la suite de cette lettre, rempli de noms fictifs, pour donner une idée précise de la manière dont les états en blanc doivent être remplis.

La première colonne doit contenir l’indication des villages où habite chacun de ceux qui ont éprouvé les pertes comprises dans l’état. Cette indication est nécessaire pour qu’on puisse trouver sur les rôles des tailles l’article sous lequel chaque particulier est taxé, et lui appliquer la modération qui lui est due. La seconde colonne contient les noms de ceux qui ont perdu des bestiaux, et la troisième, le nombre et la qualité des bestiaux morts, avec la date de leur perte. Cette dernière circonstance m’a paru nécessaire à marquer pour faciliter les moyens de reconnaître si l’on n’a pas allégué des pertes supposées, et d’éviter dans les états les doubles emplois qui pourraient s’y glisser.

Il reste une quatrième colonne intitulée Observations : elle est destinée à remarquer quelques circonstances particulières qui pourraient influer sur le plus ou le moins de modération à accorder, comme pourrait être la perte d’un bœuf par un travail forcé pour le service du public, tel, par exemple, que la corvée. Ou bien si le propriétaire avait essuyé depuis peu d’autres pertes considérables ; s’il avait, par exemple, perdu l’année précédente la totalité de ses bestiaux, s’il avait été incendié, il faudrait en faire mention dans cette colonne.

Ces états doivent être remplis à mesure que les accidents arrivent. C’est à vous que j’adresse les modèles en blanc. Si vous voulez les garder et vous charger de les remplir vous-même, j’en serai bien aise. Si vous aimez mieux les confier au syndic de la paroisse, en cas que celui-ci sache écrire, vous en êtes fort le maître. Dans l’un et l’autre cas, vous voudrez bien avertir vos paroissiens de venir, lorsqu’ils auront essuyé quelque perte de bestiaux, la déclarer aussitôt ou à vous, ou au syndic, afin qu’on puisse l’écrire sur l’état. Je vous prie de les prévenir en même temps que ces états doivent m’être envoyés tous les mois, et que je ne recevrai plus de requêtes ni de