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tion pour le remboursement de la finance des charges du Parlement de Bordeaux, et de celle de la Cour des aides de Clermont. Cette augmentation tombe précisément sur la partie du Limousin qui, comme vous le savez, est la plus pauvre, et celle qui a le plus souffert des disettes de ces dernières années. Elle a de plus été affligée par une mortalité assez considérable ; au reste, ces motifs particuliers ne sont rien en comparaison de la surcharge démontrée que la province éprouve, et de l’énormité des arrérages accumulés sur les impositions anciennes, qui ont leur source dans l’impossibilité de payer. Ce sont des choses que j’ai tant répétées, que j’ai présentées sous tant de faces, que j’avoue sans peine mon impuissance à rien dire de nouveau sur cette matière. Je serais le plus éloquent des hommes que toutes mes ressources seraient épuisées ; mais, puisque vous, monsieur, et M. le contrôleur-général, avez été pleinement convaincus de la justice et de la vérité de mes représentations, je n’ai besoin que de vous les rappeler, et j’ose espérer que vous vous joindrez à moi pour faire sentir à ce ministre la nécessité d’accorder un supplément au faible soulagement qui m’a été annoncé. Ce n’est pas trop que de réclamer au moins un traitement égal à celui de l’année dernière. Il était de 280,000 liv., y compris les fonds destinés aux ateliers de charité. Cette année, il n’est que de 210 : la différence est de 70,000 liv. Il s’en faut beaucoup que ce soit une justice complète, puisque j’ai prouvé que, pour remettre la province dans sa véritable proportion avec les autres, il lui faudrait une diminution de 700,000 liv. Il y aurait de l’indiscrétion à en demander une aussi forte sur le moins-imposé ; mais j’ose du moins supplier M. le contrôleur-général de ne pas traiter le Limousin plus défavorablement que l’année dernière. Je suis avec respect, etc.

fin des mémoires et lettres sur l’impôt.