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LE CONTEUR BRETON

ment à mon épouse infortunée, quand elle était jeune, que je suis persuadé que ce sont mes enfants. — Venez demain, leur dit-il, venez sans crainte et je vous écouterai, vous et votre Oiseau.

Le lendemain ils vinrent à l’heure prescrite, et le roi se tournant vers Clézé lui demanda ce qu’il voulait.

— Je désire, dit Clézé, faire chanter devant vous tous ce petit Oiseau ; je désire aussi qu’il me dise une foule de choses que je souhaite de connaître. Mais avant tout, il est nécessaire de barrer les portes, car sans cela mon Oiseau ne chanterait pas et ne dirait mot.

Les portes ayant été barrées, l’Oiseau se mit à chanter ; tous en furent émerveillés. Jamais on n’avait entendu chant plus suave, on eût dit qu’il avait un orgue dans le gosier ; le chant du rossignol, le chant de l’alouette n’avaient rien de comparable au sien. Quand il eut fini de chanter, on demanda de quel pays il était. — Du pays de la vérité, dit Clézé, et avant peu il vous dira des choses qui vous surprendront plus encore. — Mon petit Oiseau, dit le jeune homme, regarde tous ceux qui sont ici à table, et dis-moi qui est à la place d’honneur ? — Le roi, ton père et celui de tes deux frères. — Son épouse ae se trouve-t-elle pas parmi les dames ici présentes ? — Non, dit l’Oiseau ; son épouse est loin d’ici : Quelques-uns pensent qu’elle est morte ; mais, comme moi, beaucoup d’autres savent qu’elle est encore vivante, et qu’elle est quelque part loin d’ici dans